Transformer le chaos en ordre : quand un citoyen affronte la machine bancaire

Bloqué sans raison, j’ai transformé une injustice en combat citoyen. Une histoire vraie sur la résistance, la dignité et la responsabilité humaine.

✍️ Introduction

Il y a des jours où tout bascule.

Quand une procédure automatique bloque tes derniers 200 euros, tu comprends que la vraie bataille n’est pas financière, mais humaine.

Voici comment j’ai transformé le chaos en ordre — sans renoncer à ma dignité.

⚖️ 1️⃣ Le choc : un compte bloqué sans avertissement

Le 3 octobre, tout a basculé.

Sans prévenir, ma banque a bloqué la totalité de mon compte à la suite d’une procédure de saisie.

Pas un appel, pas un e-mail, pas une notification. Juste un solde à zéro et un message : “Saisie automatique confirmée.”

Mes revenus, déjà modestes, provenaient uniquement du chômage.

Je vivais avec un budget millimétré, calculé par le CPAS, et soudain, tout s’est arrêté.

Cette saisie n’a pas simplement pris de l’argent — elle a pris ma dignité, mon énergie, ma capacité à me nourrir et à continuer à être utile comme volontaire à la Croix-Rouge.

⚙️ 2️⃣ L’analyse : comprendre la chaîne des responsabilités

J’ai appris à garder la tête froide et à analyser.

Le chaos ne vient jamais d’une seule main, mais d’une suite d’erreurs humaines et mécaniques.

Le SPF Finances a respecté la loi : il a notifié, fixé un délai, précisé les recours.

La faute s’est produite plus bas, au niveau de la banque, dans l’exécution.

Le 3 octobre, alors que j’avais introduit mon opposition dans les temps et informé la banque, une employée — Mme L. Tahyr — a activé le blocage intégral de mon compte, sans attendre la réponse du SPF.

Ce geste précipité a brisé la chaîne de prudence et de proportionnalité prévue par la loi.

C’est là que tout bascule : la machine exécute, mais c’est toujours un humain qui appuie sur le bouton.

🕯️ 3️⃣ La résistance : grève de la faim, recours et démarches

Face à ce mur d’indifférence, j’ai décidé de protester pacifiquement.

Pendant sept jours, j’ai observé une grève de la faim.

Pas pour défier, mais pour rappeler une vérité simple : on ne bloque pas la part vitale d’un citoyen.

J’ai envoyé des dizaines d’e-mails, contacté le greffe du juge des saisies, le conciliateur fiscal, la conformité de la banque, et même les services du Médiateur fédéral.

Peu à peu, les choses se sont débloquées.

Le fisc a reconnu la situation, la mainlevée a été envoyée.

Mais cette expérience m’a laissé un goût amer : pourquoi faut-il souffrir pour être entendu ?

🌪️ 4️⃣ La leçon : transformer la crise en message collectif

Ce n’est pas seulement mon histoire.

C’est celle de tous ceux qui se retrouvent pris entre deux systèmes : la loi qui protège, et la machine qui exécute sans conscience.

La vraie transformation, c’est d’avoir refusé la colère pour choisir la clarté.

J’ai compris que la justice ne se réclame pas seulement, elle s’incarne.

Et qu’un citoyen, seul mais déterminé, peut faire vaciller les rouages d’une institution.

> Transformer le chaos en ordre, c’est refuser de laisser la machine penser à notre place.